NORMANDIE Van Hulle : les paiements se font attendre

La période d'observation de l'entreprise Van Hulle Agro Distribution en redressement judiciaire a été prolongée jusqu'au 20 janvier 2017. Le négoce normand travaillait avec plusieurs négociants, ponctuellement. Si les créances des agriculteurs sont estimées entre 4 et 5 M€, celles des négociants sont difficilement estimables. « Mis à part deux créances de plus de 100 000 €, ce sont des petits montants, indique Matthieu Van Hulle, cogérant avec son père. Pour l'instant, on se concentre sur les créances des agriculteurs, avec une solution via l'achat d'intrants. » Les créanciers devront attendre le vote d'un plan de continuation, pas avant six mois, pour connaître les éventuelles modalités de remboursement. « Il me doit 123 000 €, lance un négoce d'Eure-et-Loir, je ne sais pas si je reverrai cet argent un jour. » Ce négoce est solide et devrait pouvoir absorber cette créance. Mais il ne comprend pas comment une entreprise avec des bilans publiés sains peut arriver dans cette situation aussi rapidement.

« Un défaut de couverture »

Matthieu Van Hulle s'explique : « C'est la conjoncture de différents événements au même moment qui nous a conduits à cette situation. » Il avoue avoir contracté des engagements sur le marché à terme, mais la qualité n'est pas au rendez-vous. Au même moment, le négociant doit faire face à un « défaut de couverture », un décalage des prix entre les positions Matif et le marché physique. Lors de ce défaut de trésorerie ponctuel, Sénalia, union de coopératives sur le port de Rouen, connaît des déboires avec la société Van Hulle au sujet de transfert de propriété qui n'ont pas été émis par leurs services. Elle porte plainte pour « faux et usage de faux » à l'encontre de Van Hulle, les 10 et 13 juin. Pour l'instant, aucune suite judiciaire n'a été donnée.

Aude Richard